Focus métier :
Sous-officier de l'armée de terre

Chargé de la formation et du commandement d'un groupe de soldats (militaires du rang), un sous-officier de l'armée de Terre peut être combattant, technicien ou administratif.
Combattant, il sera chef de char, chef de pièce d'artillerie... Technicien, il encadrera une équipe de mécaniciens, assurera des tâches logistiques (ravitaillement des troupes). Administratif, il sera dans le domaine de la comptabilité par exemple. Ces métiers de l'armée sont accessibles dès obtention du bac (quel qu’il soit). Ils impliquent une formation initiale de commandement à l'ENSOA (École nationale des sous-officiers d'active) et une formation de spécialisation (Ecole d’arme en fonction de la spécialité choisie lors de la signature du contrat d’engagement).
A noter : contrairement au militaire du rang qui choisit son régiment lors de la signature du contrat, le sous-officier ne pourra sélectionner son futur régiment ou service qu’en fin de formation de commandement selon le classement obtenu à l’ENSOA.

Le métier

Nature du travail

Véritable meneur d’hommes, le sous-officier de l'armée de Terre assume des responsabilités dans la spécialité qu'il a choisie lors de sa formation : combat (infanterie, blindés, génie, défense sol-air...), maintenance, logistique, management des systèmes d'information, santé, services administratifs... Dans tous les cas, il instruit et commande les militaires du rang.

Combattant

S'il a choisi un corps de combat, il dirige ses troupes pendant les interventions militaires et lors des entraînements. Par exemple, le chef de char dirige l'action d'un pilote et d'un tireur au sein d'un blindé, et le chef de pièces d'artillerie encadre les soldats lors des manœuvres et des tirs (de canons, de missiles, de lance-roquettes...).

Technicien ou administratif

Le sous-officier peut aussi avoir opté pour un métier technique ou administratif. Par exemple, le chef d'escouade ravitaillement supervise les livraisons de nourriture et de munitions. Le chargé de la maintenance des matériels militaires encadre une équipe de mécaniciens chargés d'entretenir les véhicules de l'armée.

Compétences requises

Savoir diriger

Le sous-officier joue un rôle clé dans l'armée de Terre. Chargé d'encadrer les militaires du rang, il les forme techniquement, leur transmet l'esprit d'équipe et le sens de la discipline. À ses débuts, un jeune sergent est formé pour diriger une dizaine de militaires il occupe alors la fonction de chef de groupe. Avec le grade d'adjudant et le diplôme correspondant, il peut éventuellement devenir chef de section et encadrer une trentaine de soldats. En contact direct et permanent avec ses soldats, le sous-officier doit avant tout susciter l'adhésion à son type de commandement. Des compétences techniques, alliées à un certain charisme, lui sont donc indispensables pour asseoir sa légitimité. Attentif au moral de ses troupes, il doit aussi être volontaire, réactif et faire preuve de bonnes facultés d'adaptation.

Avoir le sens du devoir

Doté d'un sens des responsabilités développé, le sous-officier partage les grandes valeurs de l'armée : engagement moral, sens du devoir, notion de mérite, sans oublier un goût certain pour l'ordre et la discipline.

Etre trés sportif

Le sous-officier doit aussi posséder une excellente forme physique. Il est indispensable qu'il s'entraîne en permanence, afin d'être physiquement apte au combat.

Etre mobile

Le sous-officier doit être disponible et prêt à partir à tout moment. Il effectue des déplacements à l'étranger où il accompagne ses soldats, des interventions à travers la France, des gardes, des manœuvres, qui supposent d'accepter de vivre en collectivité, parfois loin des siens. Sans compter les mutations obligatoires qui, en contrepartie, permettent d'acquérir une expérience diversifiée et de monter en grade.

Assumer les risques du métier

Le métier des armes se caractérise, plus ou moins selon les spécialités, par une exposition au danger, surtout lors de missions sur des terrains en guerre. Le sous-officier doit donc être prêt à vivre ces situations susceptibles d'engendrer du stress qui peut être surmonté grâce au professionnalisme et à la cohésion des équipes.

Où excercer ?

Lieux d'exercice et statuts

Le régiment

A l’issue des 2 formations initiales, Les sous-officiers sont affectés en majorité au sein d'un régiment d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie ou de transmissions... D'autres travaillent dans un service (administratif, financier, de ressources humaines...) ou dans un état-major. Les gardes, les astreintes, le travail de nuit font partie intégrante de leur métier. Ils changent de régiment en moyenne tous les 6 à 8 ans.

 d'infos

Les missions OPINT, OPEX

Au quotidien le militaire s’entraîne et participe à des missions qui constituent son engagement opérationnel. Les opérations intérieures (OPINT) sur le territoire : pour contribuer à la protection des citoyens français. Ces missions peuvent durer de quelques semaines à quelques mois. Les opérations extérieures (OPEX) : pour prendre part à des opérations militaires à l’étranger, dans lesquelles la France est engagée. Ces missions peuvent durer 4 à 6 mois, avec 1 an entre 2 OPEX. Le militaire n’intervient dans ce type d’opération qu’à l’issue de la validation de ses formations.

Les mutations

Un militaire n’est jamais muté sans y être préparé en amont. Elles permettent d'acquérir une expérience diversifiée et de monter en grade. Les mutations peuvent intervenir dans 2 situations :

• Sur demande personnelle du militaire : pour un rapprochement familial géographique par exemple.
• Par période déterminée à l'avance : généralement tous les 7 ans pour les sous-officiers.

Carrières

Le marché du travail

1 500 postes ouverts en 2021

Des origines diverses : Le corps de sous-officiers (de carrière et sous contrat) comprend 38 600 hommes et femmes. Il est constitué à 45 % de personnel recruté dans le civil et à 55 % de personnel recruté en interne, par la promotion (à partir de la catégorie militaire du rang).

Promotion interne : Après sa formation, le sous-officier signe un premier contrat de 5 ou 9 ans. Il est alors sergent. S'il remplit les conditions requises d'ancienneté et de compétences, il peut, par la suite, gravir les échelons et devenir sous-officier de carrière (sergent-chef, adjudant, adjudant-chef). Le grade de major est acquis seulement par voie des concours interne. Les meilleurs peuvent même accéder aux grades d'officier, ce qui est le cas pour plus de la moitié des sous-officiers.

Reconversion

Tout au long de leur engagement, les sous-officiers se perfectionnent en suivant des formations complémentaires. À chaque niveau est délivré un diplôme professionnel, souvent reconnu dans le secteur civil. En fin de carrière, l'armée propose un ensemble d'aides afin de faciliter la reconversion professionnelle (accompagnement en entreprise, aide à la formation, aide au reclassement...).

Pour un employeur civil, un militaire représente : le sens des responsabilités, la discipline, la disponibilité, l’esprit d’initiative et l’autonomie. L’expérience, le savoir-faire et surtout le savoir-être acquis sous l’uniforme sont largement reconnus et recherchés, autant dans le secteur privé que public.

Le militaire bénéficie d'une transition professionnelle accompagnée par l'agence défense mobilité.

70 certifications professionnelles compatibles dans le civil permettent de se reconvertir facilement.

Vie militaire et vie de famille

Être militaire, c’est accepter d’être disponible à 100 %, 7 j/7 et 24h/24 pendant les opérations et périodes d’alerte. En dehors de ces exemples, les militaires ont une vie de famille.

RÉMUNÉRATION

La solde d’un militaire se compose d’une part fixe calculée en fonction du grade et de l’ancienneté, de primes liées à la promotion, à l’évolution de la situation de famille, à l’acquisition de qualifications, ainsi que d’indemnités qui compensent certaines contraintes comme la mobilité. Cette rémunération est donc différente pour chaque cas particulier.

Exemple pour un célibataire sans enfant à charge, au premier échelon

Sergent (jeune sous-officier sortant de Saint-Maixent) : 1 450 € Taux en vigueur au 1^er janvier 2020.

Montants des soldes en € net hors primes.

ACCÈS AU MÉTIER

• Être de nationalité française;
• Dès l’âge de 17 ans ½ et jusqu’à 29 ans;
• Avoir le baccalauréat au minimum ou un diplôme de niveau IV;
• Avoir accompli la Journée Défense et Citoyenneté;
• Avoir été reconnu apte médicalement lors des évaluations.

Après signature du contrat les futurs sous-officiers intègrent l'ENSOA (École nationale des sous-officiers d'active) de Saint-Maixent pour y suivre une première formation de 8 mois à la fois militaire et généraliste.

L’École nationale des sous-officiers d’active est une école de commandement. Tout au long de la formation, le jeune sous-officier apprend à devenir chef. Il est nourri et logé.

La formation à l’ENSOA, ce sont 5 composantes :

• Formation au comportement militaire;
• Formation à la mission opérationnelle;
• Formation à l'entraînement physique;
• Formation académique;
• Formation au commandement au sein d'une unité militaire.

L’école comprend des espaces de vie, de sport, de détente et de formation. À l’issue de la formation, le militaire est nommé au grade de sergent et obtient le certificat militaire du 1^er degré.

Puis, les recrues rejoignent une école de spécialité pour 3 à 18 mois de formation selon le domaine choisi lors de la signature du contrat (mêlée, appuis, soutien, commandement-renseignement, administration-ressources humaines).

À noter : pour intégrer les troupes de sous-officiers de montagne, il faut suivre une formation de 2 semaines à l'EMHM (École militaire de haute montagne) puis une formation de 2 mois à l'ENSOA, et à nouveau, une formation de 12 mois à l'EMHM.

En vidéo

Année du jeune sous-officier